Malgré les millions de touristes qui visitent la Thaïlande chaque année, il y a encore des îles qui ne sont pas touchées par le tourisme de masse. On trouve un parfait exemple en plein milieu de Phang Nga, tandis qu’on peut encore découvrir Koh Kood comme une ile intacte.
Trouver l’île thaïlandaise parfaite et immaculée n’est plus aussi facile qu’avant. Nombreux sont ceux qui ont permis que les iles qui étaient préservées soient rongés par les centres de villégiature, les sports nautiques et la vie nocturne. Il faut maintenant chercher un peu plus intensément, s’aventurer un peu plus loin pour trouver du sable sans traces de pas.
Il y a un petit nombre d’îles encore magiques vers les frontières cambodgiennes ou birmanes, mais d’autres se trouvent là où on ne s’y attendrait pas, par exemple en plein milieu de la baie la plus développée du pays. Phang Nga abrite Phuket à l’ouest et Krabi à l’est, mais les îles sœurs de Koh Yao Noi et Koh Yao Yai n’attirent qu’un petit nombre de voyageurs, avec quelques complexes de cabanes de plage, des bars et des cafés et l’étrange complexe touristique Six Senses.
Après trois jours de kayak et de camping autour des îles calcaires plus petites de Phang Nga, mon petit ami et moi avons été largués en bateau dans les hauts-fonds bleus de la côte est, devant le Koyao Island Resort. Pleins de sable et humides, nous avons transporté nos sacs à dos sales à travers le jardin propre de l’hôtel, passant devant un groupe de femmes qui s’étirent paresseusement les membres dans des poses de yoga, pour être accueillies par un personnel vêtu de belles robes de soie et nous apportant du jus de fruit de la passion.
L’hébergement y est assez luxueux, mais reposant, avec 18 bungalows pourvu d’un toit de chaume, des douches en plein air dans des patios privés et une façade, faite de stores en bambou qui s’enroulent pour offrir une vue ininterrompue sur les rochers iconiques de calcaire de la baie.
« N’oubliez pas – le cocktail de 18h30 !» A été répété si souvent que nous n’avons pas osé le manquer. Mais après quelques mojitos superbes en compagnie de couples affalés sur des coussins de sol géants sur la pelouse, nous sommes partis sur la plage, les crabes se précipitant sous nos pieds nus. Une promenade de 30 minutes le long de la route unique de l’île nous a amenés à l’un des seuls bars, la Pyramide. Un endroit au toit de chaume qui aurait pu être l’invention fictive de n’importe quel thriller culte de randonneur des années 90, principalement à cause de ses deux autres clients, évidemment réguliers – un américain aux cheveux longs et aux yeux fous qui enseignait l’anglais aux locaux et un jeune qui était parti à la conquête du monde depuis plusieurs mois et était arrivé ici : « Tu ne peux pas faire mieux que ça », a-t-il dit.
Le lendemain, nous avons découvert les vrais plaisirs de l’île, en suivant la route circulaire sur des vélos d’hôtel. Plutôt que les étals de bibelots, de néons et de champignons magiques de Koh Samui, Koh Pha-Ngan et Phi Phi, les détails qui ont retenu l’attention étaient ici traditionnels : fermes de caoutchouc, buffles, coquelets, agriculteurs. Les gens nous saluaient ou nous ignoraient. Personne n’a essayé de nous vendre quoi que ce soit, pas même dans le seul village de l’île. Un mélange d’épiceries, de marchés et le café principal ; je t’aime Koh Yao, où l’on sert de fantastiques milk-shakes aux bananes.
Nous avons vu des enfants de 10 ou 12 ans à moto, des femmes qui faisaient de la musique pop dans un centre communautaire, des écoles de boxe, des masseurs qui s’ennuyaient à attendre les clients dans des cabanes au bord de la route… de la meilleure façon possible, il ne se passait pas grand-chose. Nous sommes retournés à la Pyramide, où deux jeunes mariés de Floride nous ont invités à boire des margaritas pendant qu’ils nous racontaient comment ils s’étaient joints à un club de touristes sur leur chemin, et nous ont fait rire de leurs terribles impressions sur nos accents anglais jusqu’à ce qu’on rentre à l’hôtel pour le curry de coco.
Après avoir fait du kayak le long de la côte déserte, fait du snorkeling autour des rochers, joué au badminton sur la pelouse, nous avions épuisé la plupart des activités évidentes de Koh Yao Noi, mais si nous avions eu quelques jours de plus, nous aurions fait du vélo pour trouver les plages secrètes dont nous avions entendu parler, s’ébattre sur des pistes accidentées de la « route principale », et pris un bateau vers la grande, mais encore moins développée des îles voisines, Koh Yao Yai. Alors quoi ? Il n’y aurait rien d’autre à faire que de glisser dans cet état de sérénité où les heures de remplissage deviennent moins importantes que la contemplation de la beauté environnante.
Au lieu de cela, nous sommes partis en ferry pour Krabi (ils vont aussi vers Phuket), puis nous avons visité l’endroit le plus évident de la baie de Phang Nga – la plage de Railay, la Mecque de l’escalade. C’était époustouflant, mais aussi terriblement occupé par des randonneurs européens, tous ignorant la paix et la perfection que l’on trouve juste de l’autre côté de l’eau. Peut-être que dans leur cas, cela aurait valu la peine de chercher mieux…